I can't ignore you anymore.
#McMinaill
Tu croyais que je dormais ?
Eh non. Rappelle toi. J'suis pas foutu de faire les choses correctement.
J'suis qu'un putain de gamin impatient. Le mioche irritant.
Avoue que t'as envie de me claquer. De te retrouver tout seul.
Avoue que tu veux m'attacher. Que je ferme ma gueule.

« Qu'est-ce que t'as ? M'emmerde pas. » Ouais, ouais, c'est ça qu'il m'a dit. Et avoue. Direct ça fout en confiance. Ça donne la foi, t'sais. Pourtant ça m'a pas empêché de me plaindre comme un gosse. Parce que même si j'suis cassé j'ai pas envie de pioncer. Même si j'suis brisé, j'ai comme des envies de faire des saletés. Sale moi ouais. Très, très sale moi, même. Si Locklain veut la paix, il va falloir m'assommer. J'suis pas capable d'être tranquille. Silencieux. De pas être égoïste et de le laisser se reposer. C'est trop me demander. J'abuse. J'abuse toujours et j'exagère. Dans tous les sens. Je gère pas. J'vis les trucs avec excès. Je vais finir par les lui casser. J'ai soufflé. Emmerdé. Ouais, j'suis un peu déçu. Parce qu'avec une telle réponse j'capte un peu que j'aurais pas ses bras pour pioncer. Si j'les veux, faut que je le chope et qu'on se foute à baiser. C'est le lit qui fait ça. Dans sa tête ça ferait bien trop pédé j'imagine. Qu'est-ce qu'il a ? Moi j'aime bien être pédé. Et dans certaines circonstances ça semble pas lui déplaire non plus. Alors pourquoi pas assumer un peu ? Au moins quand on est juste tous les deux. Y'a personne pour le mater. Y'a personne pour se marrer s'il me serre. S'il m'embrasse. S'il me caresse. J'promets que j'dirais rien à ces gens qui n'ont aucun besoin de savoir.

Prends moi dans tes bras putain. Fais pas chier.
Moi j'oserais jamais. Pas l'courage de me faire jeter.

Et comme s'il avait lu dans mes pensées, il est venu me coller. J'm'y attendais pas. J'attendais même plus après ça. Sérieux, j'en ai presque frissonné. Quand j'ai senti son torse brûlant se coller à mon dos. Quand j'ai senti son souffle s'écraser contre ma peau. Quand j'ai senti son sexe tendu se presser contre mes fesses. Et ses mots. « Comme ça, c'est mieux, pour pioncer un peu ? » Fous-toi d'ma gueule ouais. Comment j'suis censé pouvoir pioncer maintenant ? Tu rêves éveillé. Voilà que j'me retrouve à nouveau à m'exciter tout seul. Juste parce qu'il est là. Juste parce que c'est lui. Juste parce que je comprends son envie. Même que je la partage. Au rythme où on va, on va finir par faire du surmenage. Bordel. J'vais finir par en crever. J'vais exploser. Mon sang sur le mur. Parce que j'étais bien trop dur. J'ai même pas eu le courage de répondre t'sais. Non non. J'ai pas ouvert ma gueule. J'ai juste apprécié l'étreinte partagée. Qu'il continue de me serrer. J'm'en lasserai jamais. J'avoue. J'me suis peut-être un peu frotté à lui. Pour m'assurer que j'hallucinais pas. Et parce que j'aime ça. Et t'sais. Pour le coup j'suis quand même resté bien sage. Comme putain d'image, t'as vu. J'ai fait de mon mieux pour pas bouger. Pour essayer de me calmer. Pour me contrôler. A presque pas respirer. Et pourtant dieu sait qu'j'ai envie de le sauter. Et ce depuis avant qu'il ait commencé à me lécher. A me mordre. A me chercher.
Il ne fait que de s'enfoncer dans la contradiction, et ça m'fout la pression. Chacun son tour, à c'qui paraît. Je sais pas bien comment agir. Je sais pas bien comment calmer le brasier que j'ai dans le caleçon. Genre j'm'enflamme. Genre faut que j'me calme. Quand soudainement il me balance qu'il arrivera pas à dormir. Putain. Tu m'étonnes. L'un comme l'autre on est dans des états pas beaux à voir. Comment on pourrait pioncer alors qu'on pourrait prendre notre revanche ici et maintenant ? Pourquoi s'entêter connement à chercher le sommeil, errer comme des mendiants ? On en veut même pas de ce foutu sommeil, putain. Le projet est avorté. Je sens ses doigts qui descendent le long de mon ventre. Le profiteur. Et au moment où il m'empoigne, l'idée est totalement abandonnée. On re-signe le début des festivités. T'inquiètes, j'ai déjà recommencé à bander. J'suis bien solide entre ses doigts. J'me retiens déjà de couiner. J'me dis d'avance qu'il va me tuer.

Les caleçons sautent et mon cœur se tape un sprint. Je souffle presque déjà comme un bœuf.  Mais je résiste carrément pas quand il m'tord le cou pour me mordre la bouche. Pour y fourrer sans langue sans une once de pudeur. Il m'a fait sortir de ma torpeur. Il aurait pu m'étouffer avec son baiser que j'en aurais rien eu à foutre. Il m'a niqué la mâchoire, la brute. Il s'en est ensuite pris à mon cou, le mâle en rut. Même pas je lutte. Il peut bien me torturer autant qu'il veut, tellement moi je le veux. Tu captes ? Que je suis un branleur. Que je suis en chaleur. Ça s'ressent encore plus quand j'me retrouve sur le ventre, à devoir me cambrer pour me libérer de la pression. Je le sens assis sur moi, qu'il me tient. Qu'encore une fois il me soumet. Qu'encore une fois, ça m'fout dans tous mes états. Chaque geste de lui sur mon corps m'donne l'impression de m'prendre des décharges. Putain. Non, on avait vraiment pas fini. Putain. On le mérite, non ? De terminer notre moment à deux correctement. Sans se faire emmerder par qui que ce soit. Encore moins par un enfoiré qui m'prend pour son esclave. Encore à cette heure, je regrette pas la perte de mon taf. J'm'en bats les steaks. Je me concentre sur mon Locklain qui reprend la parole. Mais qu'est-ce qu'il est drôle !

J'souffle : « Plus que sûr que j'veux pas dormir. Bordel... »

Il se joue de moi. Il se fout de moi. Mais ça m'inquiète pas tellement. J'ai lâché un léger grognement. T'sais, là il m'a mordu. C'est plus fort que moi. Tu l'sens, que ça va être compliqué de rester discret ? Tu l'sens, que j'vais en chier si je dois la fermer ? J'ai été obligé de jurer. Alors qu'il peut pas s'empêcher de papoter. T'es au courant que quand moi j'le fais je me fais engueuler ? Depuis quand il est aussi bavard ? Ce crevard. Il s'amuse bien à me narguer. Le sale enfoiré. Après m'avoir demandé connement si j'avais une idée de quoi faire pour s'occuper, il est venu me sortir que c'qu'on a fait tout à l'heure, il pourrait bien le recommencer. Si j'lui dit que j'ai aimé. Si j'lui donne mon accord. Sérieux ? Il me demande mon avis pour baiser ? Il a peur de se retrouver à me violer ? Il ose pas juste se lancer ? Comme si j'étais foutrement capable de lui dire non. Comme s'il captait pas que j'suis excité à l'extrême. Qu'il pourrait s'y prendre comme ça lui chante que ça me ferait kiffer comme un p'tit puceau.
Genre comme un foutu inexpérimenté.
Genre comme celui qu'a jamais goûté.
Genre comme celui qui s'apprête à gicler dès qu'il commence à me tripoter.

Tu crois qu'il va m'y obliger ? A le supplier. A faire la putain de carpette. A n'ouvrir ma gueule que pour lui demander de me la mettre. Peut-être bien qu'c'est carrément ça son plan. C'est des compliments qu'il veut me soutirer. Il veut que je le vante. Sûrement qu'il attend vraiment que ça, l'enfoiré. Mais moi j'ai envie de faire ça autrement. Mais moi j'ai envie jouer. A ma façon. Peu importe dans quel état il me fout, j'ai envie de m'amuser. Le fou. J'ai envie de le provoquer. De jouer avec le feu. Avec ses nerfs. J'ai l'droit non ? Il est à moi. J'fais ce que je veux. Je suis à lui. J'veux qu'il me fasse tout ce qu'il veut. Pour l'instant il n'fait que se frotter à moi. Il a de nouveau douze ans ? Il veut se la jouer comme ça ? Le gros gamin qui sait pas ? Putain. Vu c'qu'il m'a fait tout à l'heure, il pourrait bien me l'enfoncer directement que j'suis sûr que je le vivrais pas mal. Probablement même que je le vivrais carrément trop bien pour que ça soit normal. Mais au lieu d'y aller franchement, il a choisi de me narguer. Alors si il veut jouer… Moi aussi j'veux jouer. Vraiment. J'vais pas me priver, t'sais. Pourquoi je le ferais ?
Il croit qu'il me tient bien ?
Il croit qu'il me bloque, hein ?

J'souris légèrement. Il me voit pas. J'me la joue mec imprévisible – ou peut-être pas. Assez de le laisser me narguer. J'me bouge soudainement. J'me tords, j'le choppe et sans attendre qu'il ait le temps de se retenir ou de se défendre j'le fais tomber. Retourné le p'tit con. J'l'ai plaqué contre le matelas, foutant mon corps sur le sien. Mes mains accrochées à ses poignets pour le retenir. J'ai envie qu'il me sente. J'ai envie qu'il comprenne bien à quel point j'suis excité. A quel point j'pourrais bien me foutre à péter une durite. A éclater de la bite. Tu crois que j'suis en train de retrouver ma place, là ? J'me mords la lèvre. J'lui souffle à la gueule à plusieurs reprises, la respiration déjà chaotique. Trop excité pour ne pas être essoufflé. J't'ai dit. J'ai envie de jouer. J'ai envie de kiffer. Il la veut son heure de gloire ? Qu'il vienne la chercher. Qu'il lutte pour l'avoir. Qu'il me le prouve. A quel point il veut me baiser. Et si l'affront lui plaît pas ? Qu'il me punisse. Qu'il me fasse regretter de l'avoir défié. Qu'il me frappe. Qu'il me plaque sur ce matelas, sur le sol ou contre un mur. Qu'il me crucifie sur ce lit dégueulasse si ça le fait bander plus fort. Ou alors qu'il me défonce. En attendant, j'le fixe droit dans les yeux. A mon tour d'ouvrir ma gueule.

J'lui lâche : « J't'appartiens, pas vrai ? »
J'lui lâche : « Alors montre-le moi. »

Je glisse mes doigts sous son menton, je choppe sa mâchoire et je l'oblige à pencher la tête sur le côté. Un instant j'le mate. Celui d'après j'viens lécher la peau de son cou comme un gros crado. J'presse mon bassin contre le sien. J'sens son désir tout contre le mien. Moi aussi j'pourrais être pris d'une impulsion, comme ça, et me foutre à juste le baiser comme je le fais d'habitude. Genre je fais c'que je veux et j'm'en tape. Sauf que ce soir, j'ai envie de le laisser profiter. J'ai envie de kiffer ce moment dans un rôle dans lequel je ne suis jamais. Et j'ai envie de le laisser kiffer aussi. On s'la joue comme ça, okay ? Quand on aura fini de jouer comme des mômes, tu pourras me démonter. Comme tu voudras. Autant que tu voudras. Même durant tout le reste de la nuit si ça te fait plaisir. Si tu crèves pas avant.
J'mords son cou, j'le marque sans hésiter. Chasse gardée. Moi aussi j'peux me la jouer possessif. Expansif. Expressif. Et j'suis carrément réceptif. Rien que de l'entendre respirer, ça m'rend fou, tu vois ? C'est du grand n'importe quoi.

J'lui fais : « Si j'suis vraiment à toi. Saisis-moi. »
Et puis : « Juste… Choppe moi. Retourne moi et prends-moi. »

C'est presque c'qu'il a fait y'a un instant, non ? Ouais. Presque. C'est juste qu'il a pas bien saisi l'opportunité. Il a comme hésité. Il m'a laissé cette occasion là de jouer au con avec lui. De reprendre le dessus. De m'amuser à mon tour. Et tu crois que j'compte me garder d'en profiter ? C'est que trop mal me connaître que de penser comme ça. J'ai quitté son cou pour m'attaquer à son torse et torturer l'un de ses tétons. Avec ma langue. Avec mes dents. Et j'ai choppé son érection dans ma main. T'sais, c'est au cas où elle soit pas totalement bien éveillée, j'la secoue un peu. J'le caresse pour l'affamer. Pour le faire s'impatienter. Connard que je suis, hein ?

Tant qu'à jouer au con, autant y aller à fond. J'suis prêt à accepter la punition. J'suis un bouffon. J'me sens d'humeur masochiste. J'frotte mon excitation contre la cuisse de Lock. J'me gêne pas t'sais. Là où y'a la gêne y'a pas le plaisir comme on dit. Non ? Et moi j'attends que ça, le putain de plaisir. Entre les pattes de Locklain. Entre les pattes de mon mec. Et décidément, on passe notre vie à faire les choses chacun son tour. C'est moi qui m'fout à blablater maintenant. Le gros bavard.

J'souffle : « Si tu t'bouges pas, je serai obligé de te baiser moi-même. »

J'aime bien l'emmerder. J'aime bien lui mettre la pression. Sans trop forcer. Sérieux, il pourrait limite me retourner rien qu'avec son petit doigt s'il s'en donnait la peine. Ouais. J'le laisse quand même comprendre que j'le bride pas. Que j'force rien pour de vrai. Que lui aussi il a le droit de jouer. Genre. J'vais pas totalement le martyriser. J'veux pas totalement le braquer. J'ai juste envie de le renfrogner un peu. Pour le plaisir de l'entendre râler. Parce que j'adore ça. J'suis qu'un sale fou. C'est pas de ma faute, pas vrai ? C'est juste tout l'effet qu'il me fait. Il a fait griller tous mes neurones un à un et maintenant il me reste plus rien. Ouais. C'est ça. C'est n'importe quoi. J'suis un n'importe quoi. Pardonne moi. C'est même pas dans mes projets d'arrêter. A quoi bon, hein ? Avoue que sans ça on se ferait bien chier.

J'me retrouve à lécher son torse, à presque en baver dessus. Crasseux que je suis. Y'en a pas un pour rattraper l'autre, j'te jure. Parfois, j'me laisse aller à chopper un peu de sa peau entre mes dents. A presser mon pouce contre son gland pour l'embêter. Si j'cherche à le pousser à bout ? Carrément. Et sache que j'm'en cache même pas. Il doit bien l'avoir capté, mon brun, que j'suis juste en train de le chercher. De chercher à le pousser à bout. Clairement. J'prends pas la peine d'enrober mes attentions de miel. C'est pur. C'est dur. Comme ma bite qui bouillonne contre sa jambe. En chaleur j'ai dit tout à l'heure ? C'est pire que ça. J'suis carrément en chien à ce niveau là, putain. Genre le gros obsédé complètement désespéré. C'est que j'ai pas eu ma dose tout à l'heure. J'ai encore le goût de l'inachevé sur la langue, t'sais.

J'lève les yeux vers son visage et une nouvelle fois j'ouvre ma gueule : « Tu sais parfaitement que j'ai kiffé. »
Et puis : « J'ai aimé que tu me la mettes. La première que j'me prends. Putain, c'était bon. »
Et : « L'autre j'aurais bien pu le buter de nous avoir interrompus. Bordel. J'ai juste envie de terminer c'qu'on a commencé tout à l'heure. Alors bouge toi. Et baise moi. »

Il voulait savoir si j'avais aimé, non ? Maintenant il pourra plus dire qu'il est pas au courant, t'sais. J'lui ai tout déballé au gars. Il a plus la moindre excuse pour ne pas me retourner et faire c'qu'il a envie de faire depuis tout à l'heure. J'me suis empressé de remonter pour mettre ma gueule au dessus de la sienne et chercher ses lèvres que j'ai embrassé fougueusement, les foutant des coups de temps de temps à autre. J'lui montre que c'que je veux, c'est de la sauvagerie. J'lui montre que ce que je veux, c'est un putain de carnage. Là. Maintenant. Parce que pour le plaisir de la chair, j'peux bien aisément me passer d'un trop plein de romantisme. J'peux même m'en passer totalement. J'peux bien le laisser me prendre salement. Parce qu'au final, j'me dis qu'après ça, j'pourrais peut-être espérer encore une fois avoir le droit de dormir dans ses bras.
Parce qu'au final, j'me dis qu'après ça, y'a moyen que je ne lui laisse juste absolument pas le choix.

Tu captes ? J'ai peut-être fini par le supplier en quelque sorte. Et j'en crève même pas de honte. D'avoir réclamé. De l'avoir incité plus franchement. C'est lui. C'est le jeu. J'cèderais jamais ma place à qui que ce soit. Même pas pour tout l'or du monde. T'sais, je l'ai voulu si longtemps. J'ai tellement rêvé de l'avoir. Que maintenant que c'est moi son mec, j'suis pas prêt de le lâcher. Que j'suis prêt à tout pour le garder. Pour que jamais il ait envie de se barrer.
C'est niais pas vrai ?
Va peut-être falloir penser à compenser.
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